37 Document (s)

Cet album délivre un rock puissant et engagé qui est clairement taillé pour la scène.

En 2020, Amours sorcières était un périple bucolique et léger à travers des rythmes et des rimes d'inspirations nord-africaines. Abondant et généreux, La mue du serpent bénéficie des arrangements sur mesure de Camille Rocailleux et de la malicieuse guitare électrique de Nicolas Jules, invité sur quelques morceaux. Alternent moments de douceurs mélancoliques et comptines en trompe-l'oeil. On entend dans ce répertoire la profondeur du piano, l'électricité des guitares, le côté solennel des cuivres, la douceur enveloppante des cordes.

Cet album est sans doute l'un des plus personnels et émouvants de l'artiste, serein et apaisé, qui parle d'amour et de fraternité, de paix et de pardon. Mais crooner du tendre, il est aussi, on le sait, un fin chroniqueur chantant de la société française.

Les thèmes, l'écriture et l'orchestration ont muri avec l'artiste, lentement, pas à pas, mais avec une rare persévérance. La chanson, d'abord réaliste ou militante, soutenue par une voix et un jeu de guitare scandés et percussifs a progressivement cédé la place à une musicalité plus dense, une interprétation plus ample autour de thèmes et d'une écriture toujours plus chargés de poésie. Il s'agit de faire de la musique comme on respire, toujours, tout le temps, mais en s'en rendant compte, sans oublier que cela nous fait vivre. Ce onzième album est l'occasion de revenir à l'orchestration guitare-voix de ses débuts.